Pourquoi CSID est-il à Combremont-le-Petit? L’innovation est un mode de vie. Innovation is a way of life.

(English translation at the end of the post)

On me pose souvent cette question : Pourquoi CSID est-il à Combremont-le-Petit ?

L’innovation est quelque chose d’exceptionnel. Malgré le fait que tout le monde en parle, les produits innovants restent rares.

Quelqu’un qui travaille dans l’innovation se doit – je pense – de reconnaître le rare dans ce qui existe déjà. Comment reconnaître l’innovation si je ne suis pas capable de reconnaître ce qui est rare et donc unique autour de moi? Combremont-le-Petit est un endroit rare et unique.

Le village se trouve en plein coeur de ce triangle privilégié à demi heure de voiture de Lausanne, juste ce trop loin qui le fait oublier : un authentique qui n’est pas encore répertorié, une architecture vernaculaire intacte avec des bâtiments bien plantés.

Nous l’avons découvert en 2002. On y vit et travaille parfaitement.

Et on y innove parfaitement. Car l’innovation est un mode de vie.

 


LE TEMPS : Population samedi2 avril 2011

A Denezy, chez les maîtres du réduit campagnard

Par Yelmarc Roulet
Sur le Plateau suisse, une région rurale a résisté comme peu d’autres à la pression démographique. Jusqu’à quand? Reportage au cœur de ce triangle vert

«La forêt mord un peu sur nos champs, mais on n’abandonne rien. Il est plus facile de se séparer de son argent que de ses terrains!» Tant que le sol appartiendra à des propriétaires comme François Crisinel, le village vaudois de Denezy devrait garder sa physionomie exclusivement rurale. Lui-même admet qu’il aurait bien 40 ares à proposer, «sous le collège, là où des constructions neuves ne dérangeraient personne». Mais le temps n’est pas encore venu pour lui de «jouer au promoteur».

Des villages comme Denezy, épargnés par l’urbanisation rampante, il y en a d’autres dans le coin. C’est même un constat que tirent les experts du territoire: la zone contenue dans le triangle Yverdon-Moudon-Payerne serait la dernière exclusivement paysanne en plaine. «Vous trouverez bien sûr de petites poches ici ou là, assure Pierre Dessemontet, géographe à l’EPFL. Mais ce triangle représente bel et bien la dernière zone rurale compacte du Plateau suisse.»

Dans ce village de 140 habitants, on n’a pas forcément conscience d’être aussi représentatif. Mais, aux confins du Jorat et de la Broye, on sent bien que le mitage avance. Alors qu’elle a été longtemps, physiquement et psychologiquement, fixée à Thierrens et à la route Yverdon-Moudon, la limite ultime d’expansion du bassin lémanique est en train de céder.

Du coup, au moment où le canton de Vaud s’attend à devoir loger un million d’habitants en 2040, des questions se posent. Faut-il profiter à son tour de cet emballement? Faut-il résister?

Il y a ce que font les autres, et cela ne séduit guère. A quelques kilomètres vers le nord, au village fribourgeois de Cheiry, c’est la grande mutation. Des villas, des petits locatifs, des gabarits partout dans les champs, tout témoigne d’une explosion que les autorités du canton voisin encouragent. «Le vieux village est devenu minoritaire, pour nous c’est le contre-exemple», résume Claire-Anne Gilliéron, la syndique de Denezy. «Une zone villas chez nous, ça passerait mal», assure-t-elle.

Le village n’adopte pas davantage la posture de l’oasis qui tiendrait à se défendre contre l’urbanisation galopante. «Un petit peu de développement partout, cela vaudrait mieux que tout au même endroit», note François Crisinel en bon Vaudois.

«Entre Denges et Denezy, un soldat qui rentre au pays…» Sur sa page internet, la commune a mis en exergue les premiers vers de L’Histoire du soldat. L’œuvre de Stravinski et Ramuz n’a-t-elle pas hissé le petit village vaudois dans la culture européenne? Comme le dit la syndique, «c’était pour la rime, mais sympa quand même». Cent ans plus tard, tandis que Denges est méconnaissable, Denezy l’inchangée vante aux internautes «sa beauté presque intacte autour d’une cure majestueuse qui domine champs et coteaux.»

Mais il ne faut pas songer à célébrer ce patrimoine paysan outre mesure. Confrontée un jour à l’obligation de donner des noms aux rues, Claire-Anne Gilliéron avait proposé de dédier la place du collège à Charles Ferdinand ­Ramuz. Avant de se faire «ramasser», pour immodestie, au Conseil général.

Entre propriétaires, souvent en charge des affaires villageoises, on tend à désigner le voisin comme plus conservateur que soi. «A Correvon, rien n’a été construit depuis cinquante ans», vous disent les gens de Denezy.

«On est au service de la population, pas pour pousser à vendre», relève Thierry Gallandat, municipal des bâtiments, doyen de l’école d’agriculture de Granges-Verney et lui-même propriétaire. C’est simple, la majorité des gens ne veulent pas que ça change. Heureusement, la récente arrivée de quatre ou cinq familles, alors que rien n’avait bougé depuis longtemps, a rajeuni la moyenne d’âge, qui était avant de 55 ans. Pour la première fois de mémoire d’ancien, les enfants en âge pré­scolaire sont plus nombreux que les autres. Il y a aussi vers le bas de la localité un grand trou. Un particulier y fait construire une maison de cinq appartements et cela fait déjà jaser. Car si on vient à Denezy, c’est pour avoir la paix, comme l’ont dit les tout premiers nouveaux venus.

La ville se rapproche, mais la pression reste individuelle. Des citadins en quête de nature font de temps en temps des démarches auprès de propriétaires, qui traitent eux-mêmes l’affaire. Les promoteurs, par lesquels «tout est plein à Lucens», ne sont pas encore venus ici. Dans les villages préservés, le plan de zone des années 80 a été fait parcimonieusement, avec le but principal de sauvegarder les terres agricoles. Le domaine constructible est souvent limité à la zone villageoise. On peut bâtir dans les interstices, mais du coup cela signifie bâtir devant chez soi.

Faute de projets, Denezy, qui n’a plus ni poste ni café, n’a pas eu à se battre contre l’Etat et son plan directeur cantonal. Contrairement à beaucoup de communes, qui pour être éloignées des grands axes voient leur développement brimé et acceptent mal d’être les laissées-pour-compte de la croissance.

Pour autant, la transformation du village est loin d’être exclue. A 100 francs le m2 de terrain à bâtir, cela commence à devenir tentant. C’est déjà 200 à Saint-Cierges, et 400 à Echallens.

Le réseau d’eau a été rénové pour 400 personnes, au cas où. «La fusion va donner un coup de pouce», présage François Crisinel. La commune s’est engagée dans un processus visant à constituer avec huit voisines une entité de 2300 habitants. «Nous sommes tout petits, au bout du district, note la syndique. Si nous n’adhérons pas volontairement, nous devrons un jour supplier qu’on nous laisse entrer.» Le projet sera présenté le 13 avril aux villageois, qui n’ont pas encore été consultés. «On se réjouit de voir.»

 

Why is CSID in Combremont-le-Petit ?

Innovation is something exceptional though everybody is talking about it. Innovative products are rare.

If you work in the field of innovation – I think – you must be capable to recognize what is rare in life. How can I recognize innovation if I don’t recognize what is rare and unique around me? Combremont-le-Petit is rare and unique.

The village is about half an hour away from Lausanne, half-forgotten but with ancient authentic farm houses and an agricultural landscape.

We discovered it in 2002 and we live and work there perfectly well.

And we innovate perfectly well here. Because innovation is a way of life.

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