2. Des nouveaux acteurs
La masse s’individualise et les individus deviennent des acteurs, parfois. Et ils ont de drôles de têtes ! Assis devant mon ordinateur, je ne vois pas mes clients, ils n’ont pas de visages. Et maintenant ils s’imposent à nous justement par le biais de l’ordinateur et nous ne pouvons plus faire semblant de ne pas les connaître, ni de les catégoriser selon un schéma passe-partout.
Les clients ont aujourd’hui un visage :
- Tout type d’utilisateur ou de consommateur qui commente mes produits sur Internet ou s’associe en communautés d’utilisateurs.
- Les clichés de la pub affichent soudainement une personnalité : les ménagères, les ados, l’homme de la rue ont leur propre blog.
- Les amateurs et les détraqueurs de mes produits ou de l’activité liée au produit annoncent leur point de vue sur des forums ou des chats.
- Les anciens employés et les retraités se manifestent sur des plateformes d’idées (des virtual or online communities).
- Les producteurs sans distribution ou cachés derrière les grands distributeurs se créent des ouvertures sur des réseaux sociaux.
- Les lobbyistes connus et des “opinionistes” inconnus et farfelus font du “micro-blogging” sur Twitter.
- Tous ceux qui ont en lien même éloigné avec l’entreprise ou le domaine d’activité (oui, la famille s’est agrandie !) se rencontrent sur Internet.
- Des intéressés-badauds suivent vos conférences-webinars.
- Des groupes d’intérêts se forment sur Second Life (oui, personne n’en parle plus, mais cela existe toujours) et puis se rencontrent – parfois – aussi dans la vraie vie.
Tout cela s’ajoute aux acteurs, partenaires ou associés habituels comme les employés, le conseil d’administration, les fournisseurs, les universités, les laboratoires de recherche ou les financeurs.
Des nouvelles typologies basées sur le mode de vie comme les « early adopters », et non selon les tranches d’âge, essayent de modéliser cette masse d’individus. Un exemple sont les « lead users » (cf. Erich von Hippel et son livre : Democratizing Innovation), qui orientent, guident les autres utilisateurs dans leurs achats ou opinions.
Le cercle s’est élargi et la gestion et les processus s’en retrouvent complexifiés. Qui aurait cru que le coin des lettres de lecteurs dans les journaux prendrait une telle importance ?
Digression sur un vaste sujet : masse et manipulation
Je préfère l’approche “acteurs” à celui de “media”. Parler de “social media” enlève la facette individuelle aux échanges. Tout en sachant que ces individus n’existent pas toujours réellement. Les formes de manipulation ont aussi augmenté, pas seulement les formes d’interaction. Il existe des entreprises écran et aujourd’hui aussi des individus écran, soit pour influencer les autres internautes et utilisateurs, soit pour perturber les concurrents. La liste de sites et d’entreprises qui offrent ce genre de service s’allonge de jour en jour. Car, plus on prend au sérieux une voix, plus elle est la cible de convoitises. Et plus il y a des entreprises qui essayent de créer cette voix artificiellement.
Prochain billet: 15/27 Intégrations
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Source des images :
rue : http://www.n24.de/media/_fotos/1politik/2008_2/mai_7/080503/Masse_dpa.jpg
stade : http://i.telegraph.co.uk/multimedia/archive/01209/Wimbledon_crowd_1209326i.jpg
motards : http://static.rp-online.de/layout/showbilder/59308-01_Bandidos.jpg
hippies : http://ashbhardwaj.files.wordpress.com/2010/07/hippy-bus.jpg